Les organisations européennes donnent la priorité à la cybersécurité dans un contexte de réglementation plus stricte
L’Europe est en train de relever la tête en matière de cybersécurité, sous l’effet de lois strictes sur la protection des données et d’un paysage de menaces de plus en plus sophistiqué. 73 % des entreprises redoublent d’efforts en matière de formation à la cybersécurité et renforcent leurs défenses. C’est une nécessité dans un monde où une seule faille peut coûter des millions et détruire la réputation d’une entreprise du jour au lendemain.
Qu’est-ce qui motive cette évolution ? Des réglementations plus strictes en matière de protection des données, telles que le GDPR, ont poussé les entreprises à considérer la cybersécurité comme une fonction essentielle de l’entreprise plutôt que comme une réflexion après coup. Les organisations se concentrent sur la formation des employés à la reconnaissance et à l’atténuation des menaces, sur l’investissement dans des mesures de sécurité complètes et sur le maintien de la conformité de leurs systèmes.
La complexité des menaces modernes signifie qu’elles doivent garder une longueur d’avance sur les attaquants, et ne pas se contenter de réagir lorsque des brèches se produisent. Pour que la cybersécurité soit efficace, elle doit reposer sur une base solide de culture, de leadership et de responsabilité à tous les niveaux.
Adoption prudente de l’IA dans la sécurité physique
L’intelligence artificielle promet une valeur immense dans le domaine de la sécurité physique, mais les organisations européennes avancent avec prudence, et pour de bonnes raisons. Alors que 37 % des entreprises prévoient d’introduire des fonctions alimentées par l’IA telles que la détection avancée des menaces et l’automatisation d’ici 2025, un grand nombre d’entre elles (47 %) se retiennent, choisissant d’évaluer les risques et les opportunités avec plus de soin. Si l’on compare ce chiffre aux 10 % d’intentions d’adoption en 2024, on constate une nette tendance à la hausse, mais non sans hésitation.
L’IA dans le domaine de la sécurité peut, et c’est déjà le cas, aller dans les deux sens. Elle est incroyablement puissante pour automatiser les processus de routine et détecter les menaces en temps réel, mais elle soulève également des préoccupations en matière de transparence, de partialité des données et d’utilisation abusive potentielle. Les organisations européennes ont la sagesse d’adopter une approche mesurée. Elles se concentrent sur l’affinement des cas d’utilisation où l’IA peut réellement apporter une valeur ajoutée sans introduire de risques inutiles. C’est cet état d’esprit, qui privilégie l’innovation réfléchie plutôt que l’adoption aveugle, qui permettra en fin de compte de créer des systèmes plus solides et plus intelligents.
Les solutions de cloud hybride sont désormais l’infrastructure privilégiée.
En Europe, 43 % des organisations penchent pour des déploiements de clouds hybrides, loin devant les 18 % qui privilégient des systèmes entièrement basés sur le Cloud ou les 17 % qui s’en tiennent à des solutions sur site. Ce choix se résume à une question de flexibilité et de contrôle. Les entreprises peuvent décider quelles données conserver en interne pour une sécurité plus stricte et lesquelles gérer dans le cloud pour plus d’évolutivité et d’efficacité.
Christian Morin, vice-président de l’ingénierie des produits chez Genetec, l’a bien expliqué : les solutions hybrides offrent des options aux entreprises sans les contraindre à utiliser des systèmes propriétaires. Les entreprises peuvent évoluer plus rapidement, rationaliser leurs opérations et faire des choix plus judicieux en fonction de leurs besoins. Les consultants le constatent également : 66 % d’entre eux recommandent des approches hybrides à leurs clients, reconnaissant l’équilibre entre la rentabilité et le contrôle opérationnel.
« L’hybride est une question de praticité. C’est l’outil idéal pour les entreprises qui doivent répondre à des exigences complexes, qu’il s’agisse de gérer des données sensibles ou d’assurer une croissance unifiée à l’échelle mondiale.
Les services informatiques jouent un rôle central dans les décisions relatives à la sécurité physique
En matière de sécurité physique, c’est l’équipe informatique qui mène la danse. Plus de 50 % des décisions d’achat de systèmes de sécurité physique portent aujourd’hui l’empreinte de l’informatique, et 77 % des entreprises font état d’une étroite collaboration entre les services informatiques et de sécurité.
Pourquoi ce changement ? L’essor des solutions cloud et hybrides a brouillé la frontière entre la sécurité physique et numérique. Les cybermenaces ne respectent pas les frontières et les organisations ont besoin de systèmes unifiés pour rester protégées. Les équipes informatiques possèdent l’expertise nécessaire pour concevoir et mettre en œuvre des solutions qui s’intègrent de manière transparente dans les deux domaines, ce qui fait d’elles les décideurs naturels.
Christian Morin a bien résumé la situation : L’intégration pilotée par les technologies de l’information rend les systèmes plus intelligents, plus résistants et mieux équipés pour s’adapter aux nouvelles menaces. En unissant l’informatique et la sécurité, les organisations créent quelque chose de plus grand que la somme de ses parties – un écosystème de sécurité qui protège les personnes, les actifs et les données.
Systèmes existants et tendances en matière de stockage vidéo dans le cloud
La modernisation figure en tête des priorités de toutes les organisations européennes, avec un accent particulier sur le remplacement des systèmes existants obsolètes. Ces anciens systèmes ne peuvent tout simplement pas répondre aux exigences du monde interconnecté et axé sur les données d’aujourd’hui. Mais la modernisation ne signifie pas qu’il faille plonger tête la première dans le cloud, et plus de 50 % des organisations en Europe évitent complètement le stockage vidéo dans le cloud. Il s’agit d’une divergence notable par rapport à la moyenne mondiale, qui met en évidence une prudence profondément ancrée dans la gestion des données sensibles.
Pourquoi cette hésitation ? Le stockage de séquences vidéo dans le cloud soulève des questions relatives à la confidentialité, à la conformité et à la sécurité. Pour beaucoup, les risques l’emportent sur les avantages, en particulier lorsque des solutions alternatives telles que les déploiements hybrides offrent une solution intermédiaire plus sûre. En adoptant une approche plus prudente, les organisations européennes gèrent la modernisation selon leurs propres conditions et évitent ainsi de s’exposer inutilement tout en améliorant leur efficacité.
Dans la course vers 2025, la conclusion est claire : modernisez ce qui compte, mais ne perdez pas le contrôle de l’essentiel. Priorité à la sécurité sans sacrifier l’agilité.