Les entreprises réévaluent l’utilisation du cloud public
Le cloud, malgré toutes ses promesses de simplicité et de rentabilité, est en train de se transformer en un trou noir financier pour de nombreuses organisations. Les entreprises se sont d’abord tournées vers le cloud dans l’espoir d’un fonctionnement plus fluide et d’une réduction des dépenses, mais la réalité s’est avérée plus compliquée. Le phénomène de « rapatriement du cloud » prend de l’ampleur, les entreprises ramenant leurs charges de travail vers l’infrastructure sur site afin de reprendre le contrôle de leurs coûts et de leurs opérations.
Prenez l’exemple de GEICO, un titan du secteur de l’assurance. Ses factures de cloud sont montées en flèche, atteignant 2,5 fois les coûts prévus. Sa stratégie consistant à déplacer les charges de travail sans repenser la conception ou l’efficacité du système s’est avérée être une recette pour l’inefficacité. Cette approche ne permettait pas d’aligner les systèmes existants sur les points forts du cloud, ce qui a entraîné une augmentation des dépenses et des maux de tête opérationnels.
Les industries à forte intensité de données ressentent encore plus cette pression. L’ampleur des besoins de stockage et de traitement dans des secteurs tels que l’assurance, la santé et les médias amplifie les coûts du cloud, créant une situation où rester dans le cloud peut devenir un handicap plutôt qu’un avantage. La leçon à tirer est claire : l’informatique Cloud n’est pas une solution universelle et, lorsqu’elle est mal utilisée, elle peut épuiser les ressources au lieu de les optimiser.
La conformité réglementaire et les besoins de stockage de données exacerbent les coûts
Les entreprises des secteurs réglementés tels que la finance et l’assurance sont soumises à des règles strictes qui les obligent souvent à stocker de grandes quantités de données sensibles en toute sécurité et pendant de longues périodes. Cela semble simple, mais en pratique, cela crée une charge de coûts massive lors de l’utilisation de services de cloud public.
Les fournisseurs de clouds publics facturent le stockage, l’accès et même les outils de conformité. Lorsque votre entreprise doit archiver des téraoctets, voire des pétaoctets de données pendant des décennies, ces frais s’accumulent rapidement. Pour de nombreuses entreprises, cela devient un jeu de Jenga financier, où chaque obligation de conformité entraîne des coûts supplémentaires sur une facture déjà lourde.
C’est pourquoi les solutions hybrides et sur site gagnent du terrain. Elles offrent la flexibilité nécessaire pour stocker des données sensibles en toute sécurité tout en évitant le cycle sans fin du paiement de la conformité en tant que service. Les entreprises doivent créer un modèle durable dans lequel la conformité ne s’accompagne pas d’un prix exorbitant.
Stratégies de cloud hybride et technologies open-source.
La solution n’est pas d’abandonner le cloud mais de l’utiliser de manière plus stratégique. Les environnements de clouds hybrides sont d’une aide précieuse dans ce recalibrage. En combinant les capacités du cloud public avec l’infrastructure privée, les entreprises obtiendront le meilleur des deux mondes : l’évolutivité du cloud et la prévisibilité des systèmes sur site.
Les technologies open-source sont les révolutionnaires discrets de cet espace. Des frameworks comme Kubernetes et OpenStack permettent aux entreprises de moderniser leur infrastructure sans être enfermées dans la spirale des coûts des plateformes cloud propriétaires. Certes, ces technologies s’accompagnent de coûts de développement initiaux plus élevés, mais lorsqu’elles sont associées à du matériel appartenant à l’entreprise, elles permettent de réaliser des économies au fil du temps.
Reprenez l’exemple de GEICO. Le passage à des systèmes sur site a permis de transformer des dépenses d’investissement tentaculaires en dépenses opérationnelles prévisibles. Cette approche a permis à GEICO de maîtriser ses coûts et d’assurer sa stabilité financière, ce que toute organisation devrait s’efforcer de reproduire.
L’évolution vers le rapatriement
Les premiers temps de la « cloud mania » ont été marqués par l’excitation, mais cet enthousiasme a souvent éclipsé des considérations pratiques telles que le coût, la conformité et l’alignement opérationnel.
Aujourd’hui, nous assistons à une réévaluation plus large. Les entreprises reconnaissent que bon nombre des problèmes auxquels elles sont confrontées, tels que l’explosion des coûts, l’inefficacité et les maux de tête liés à la conformité, sont uniquement dus à la manière dont elles ont abordé le cloud. Une mauvaise planification, un manque de personnalisation et le recours à des stratégies de transfert ont créé plus de problèmes qu’ils n’en ont résolus.
Les dirigeants doivent se poser des questions difficiles : Qu’attendons-nous réellement du cloud ? Comment cela s’aligne-t-il sur notre modèle d’entreprise ? Sans ce niveau d’introspection, les entreprises risquent de se heurter de plein fouet à un « mur de nuages » aux coûts insoutenables. Et si les fournisseurs de cloud n’ont pas encore ressenti tout l’impact financier de cette tendance, ils le feront s’ils ne commencent pas à répondre aux préoccupations de leurs clients en matière de coûts.
Principaux enseignements
L’époque de l’adoption d’un cloud unique est révolue. Les entreprises doivent au contraire adopter des approches stratégiques personnalisées qui correspondent à leurs besoins opérationnels uniques et à leurs réalités financières.
Les solutions hybrides et sur site permettent de reprendre le contrôle des coûts et de la conformité tout en bénéficiant des avantages du cloud. Des cas très médiatisés comme le rapatriement du cloud de GEICO montrent la nécessité d’adopter des stratégies informatiques plus intelligentes et plus efficaces.
En fin de compte, il s’agit d’utiliser le cloud de manière à aider votre entreprise plutôt qu’à l’alourdir.