Il est de plus en plus difficile d’obtenir un poste dans le domaine du marketing. Selon une enquête récente du Content Marketing Institute (CMI), 68 % des spécialistes du marketing estiment qu’il est plus difficile de trouver un emploi dans ce domaine aujourd’hui qu’il y a cinq ans. Seuls 7 % des professionnels estiment que la situation s’est améliorée.
L’intensification de la concurrence met en évidence une demande de professionnels du marketing qui apportent des ensembles de compétences spécifiques et actualisés. Une vaste expérience en marketing pourrait ne plus suffire pour se démarquer, car les entreprises recherchent une expertise de niche en matière d’analyse de données, d’insights pilotés par l’IA et d’outils de marketing numérique.
Alors que les fonctions traditionnelles du marketing évoluent, les entreprises resserrent leurs critères de recrutement pour pourvoir des postes qui correspondent à des besoins précis, ce qui place la barre plus haut pour les candidats qui naviguent dans ce domaine.
Qui est en concurrence sur le marché de l’emploi dans le domaine du marketing aujourd’hui ?
En mai 2024, le Content Marketing Institute a interrogé 704 professionnels du marketing, offrant ainsi un aperçu de la composition démographique et de l’expérience de la main-d’œuvre marketing d’aujourd’hui.
L’enquête reflète un domaine essentiellement féminin, les femmes représentant 78 % des répondants et les hommes 22 %. Du point de vue de l’âge, les Millennials constituent le groupe le plus important (55 %), suivis par la Génération X (31 %), la Génération Z (10 %) et les Baby Boomers (5 %), ce qui indique que la main-d’œuvre est principalement jeune et qu’elle apporte souvent des compétences numériques, mais qu’elle n’a pas toujours des années d’expérience approfondie.
En ce qui concerne l’expérience, 27 % des personnes interrogées ont plus de 21 ans d’expérience dans le marketing, tandis que 13 % sont en début de carrière, avec zéro à cinq ans d’expérience. La diversité de l’expérience révèle un large éventail de perspectives et d’attentes au sein du secteur, ce qui a un impact à la fois sur la demande de développement des compétences et sur l’approche de la progression de carrière.
Comme les spécialistes du marketing chevronnés possèdent souvent des connaissances institutionnelles, les jeunes professionnels peuvent se concentrer sur le développement de la technologie et de l’expertise numérique pour compenser leur ancienneté plus courte dans le secteur.
Pourquoi les spécialistes du marketing recherchent-ils de nouvelles fonctions ?
Malgré des taux de satisfaction élevés, 76 % des spécialistes du marketing se déclarant satisfaits de leurs fonctions, un grand nombre d’entre eux explorent activement de nouvelles opportunités. Cette année, 35 % des spécialistes du marketing indiquent qu’ils prévoient de changer d’emploi, soit une augmentation de 4 % par rapport à l’année précédente et de 7 % par rapport à il y a deux ans.
Une telle tendance suggère que si les spécialistes du marketing sont satisfaits de leurs fonctions actuelles, ils sont motivés par le désir d’accéder à des fonctions mieux rémunérées ou à des trajectoires de carrière mieux définies. L’augmentation de la mobilité indique que les employeurs qui ne répondent pas aux besoins d’avancement et de développement de carrière risquent d’enregistrer un taux de rotation plus élevé, les professionnels cherchant des opportunités de croissance ailleurs.
L’IA et l’économie redessinent les métiers du marketing
Alors que l’IA continue de s’intégrer dans les opérations de marketing, son effet sur la sécurité de l’emploi et les modèles d’embauche est indéniable. Trente-trois pour cent des spécialistes du marketing considèrent l’IA comme un obstacle sur le marché de l’emploi, tandis que seuls 3 % d’entre eux font état d’un déplacement d’emploi effectif dû à l’IA.
Néanmoins, les gains d’efficacité induits par l’IA peuvent réduire les besoins de recrutement, en particulier pour les fonctions que l’IA peut compléter ou partiellement automatiser. Les employeurs n’auront peut-être pas besoin de remplacer les postes devenus redondants en raison des processus automatisés, ce qui aura un impact invisible sur la taille des équipes.
Les spécialistes du marketing craignent que l’IA ne réduise la taille des départements en diminuant subtilement la nécessité de rôles spécifiques.
L’automatisation de fonctions telles que l’analyse des données clients, les recommandations de contenu personnalisées et la gestion des campagnes signifie que l’IA peut modifier la demande de travail humain en l’orientant vers la supervision et la stratégie plutôt que vers l’exécution.
Les pressions économiques et la concurrence font du marketing un champ de bataille
Soixante-quinze pour cent des personnes interrogées attribuent les difficultés du marché de l’emploi aux pressions financières qui pèsent sur les entreprises, 69 % d’entre elles évoquant également une concurrence accrue pour des postes limités. Les contraintes budgétaires et l’incertitude économique conduisent les entreprises à limiter le recrutement et à se concentrer uniquement sur les fonctions essentielles, souvent avec des effectifs réduits.
Une approche économe en matière de recrutement renforce la concurrence entre les candidats et incite les organisations à rationaliser les fonctions de marketing, en consolidant les rôles pour minimiser les coûts.
Les défis économiques influencent également l’opinion des organisations sur les rôles du marketing, où 55% des professionnels se sentent sous-évalués. En l’absence d’une voie d’avancement claire et reconnue, 34 % des spécialistes du marketing estiment que les parcours de carrière et les responsabilités sont mal définis. En retour, ce manque de clarté a un impact sur la fidélisation, car les spécialistes du marketing recherchent des postes où ils peuvent voir l’impact direct de leur travail et une voie vers des contributions de plus grande valeur.
Les employeurs sont-ils responsables de la difficulté du marché de l’emploi dans le secteur du marketing ?
Les spécialistes du marketing attribuent souvent l’insatisfaction du marché de l’emploi aux employeurs, en particulier en ce qui concerne les questions de rémunération. Les salaires moyens ont baissé de 3 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 108 380 dollars, alors que les spécialistes du marketing estiment qu’ils devraient gagner environ 20 % de plus que leur rémunération actuelle.
Le décalage entre la rémunération et la valeur perçue suggère que les employeurs doivent réévaluer les structures salariales afin d’attirer et de retenir les spécialistes du marketing compétents. Des packages salariaux compétitifs et des incitations basées sur les performances pourraient aider à aligner les attentes des spécialistes du marketing sur les objectifs de l’organisation, créant ainsi une relation plus équilibrée entre la valeur et la récompense.
Seuls 35 % des spécialistes du marketing estiment que leur formation actuelle répond aux besoins d’évolution de carrière.
À mesure que les fonctions marketing évoluent, les organisations qui ne comblent pas ces lacunes en matière de formation risquent d’avoir du mal à retenir les professionnels compétents. Des programmes de formation efficaces peuvent aider les employés à évoluer dans leurs fonctions et à réduire le taux de rotation, en particulier chez les jeunes spécialistes du marketing qui cherchent à élargir leurs compétences.
