Les entreprises du FTSE 100 donnent la priorité à la technologie plutôt qu’aux compétences de la main-d’œuvre

La technologie fait l’objet de toutes les attentions dans les conseils d’administration, mais un élément essentiel manque à l’appel : les personnes. Une étude approfondie de plus de 700 rapports annuels d’entreprises du FTSE 100 révèle une tendance claire. Une proportion écrasante de 69 % de ces entreprises considèrent la technologie comme une priorité stratégique, mais seulement 7 % accordent la même importance aux compétences et à la formation de la main-d’œuvre. Il s’agit d’un écart considérable qui soulève une question sérieuse : si les entreprises n’investissent pas activement dans les talents, qui sera le moteur de l’innovation réelle ?

Dépenser beaucoup d’argent pour la technologie sans développer les compétences nécessaires pour l’utiliser efficacement est une vision à court terme. Les outils de pointe ne valent que ce que valent les personnes qui les utilisent. Les entreprises qui misent tout sur la transformation numérique en négligeant le développement des compétences risquent d’être distancées, non pas en raison d’un manque de technologie, mais parce qu’elles ne disposent pas de la main-d’œuvre nécessaire pour en maximiser le potentiel. Ce décalage apparaît déjà dans les données. Euan Blair, PDG de Multiverse, souligne qu’alors que l’investissement dans la technologie s’accélère, la formation des compétences stagne. La productivité britannique a suivi la même tendance. La corrélation n’est pas surprenante.

Pour les dirigeants, la conclusion est simple : la technologie seule ne crée pas de valeur, c’est l’exécution qui en crée. Et l’exécution dépend des personnes. Les entreprises qui accordent la priorité à la fois à la technologie et au développement des compétences seront celles qui définiront l’avenir.

Les entreprises parlent de requalification, mais leurs budgets disent le contraire

Les entreprises mentionnent souvent la requalification et l’amélioration des compétencesmais les chiffres racontent une autre histoire. Sur l’ensemble des entreprises du FTSE 100, seules 10 % divulguent leurs budgets de formation. La dépense moyenne ? Seulement 600 livres sterling par employé. Plus inquiétant encore, le budget médian alloué à la formation ne représente que 0,16 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Ces chiffres montrent clairement que si les dirigeants reconnaissent l’importance du développement des compétences, ils ne le soutiennent pas par des investissements significatifs.

Ce décalage entre la prise de conscience et l’action crée un problème évident. La technologie progresse rapidement et les entreprises ont besoin d’employés capables de l’utiliser efficacement. Sans une formation adéquate, même la technologie la plus sophistiquée ne produira pas les résultats escomptés par les dirigeants. Le développement des compétences est un avantage concurrentiel à long terme. Les organisations qui intègrent l’apprentissage continu dans leur stratégie disposeront d’une main-d’œuvre qui s’adaptera rapidement. Celles qui ne le font pas auront du mal à suivre.

Pour les décideurs, il s’agit là d’un signal d’alarme. Investir dans la formation, c’est s’assurer que les entreprises restent agiles, innovantes et compétitives. L’allocation de ressources aux compétences de la main-d’œuvre devrait être aussi fondamentale que l’investissement dans la prochaine mise à jour technologique majeure.

Les formations à la conformité et à l’IED dominent, tandis que les compétences en matière d’intelligence artificielle sont négligées

Les entreprises se concentrent majoritairement sur la conformité et la formation à la diversité, à l’équité et à l’inclusion (DEI). Selon la dernière analyse des rapports du FTSE 100, 97 % des entreprises mettent en avant ces programmes. En revanche, seules 34 % d’entre elles mentionnent la formation à l’intelligence artificielle (IA). Ce déséquilibre suggère que si les entreprises reconnaissent l’importance de la réglementation et de l’inclusion, elles ne préparent pas leur main-d’œuvre aux changements technologiques qui remodèlent les industries.

L’IA transforme rapidement le fonctionnement des entreprises, de la prise de décision et de l’automatisation à l’analyse prédictive. Pourtant, la plupart des organisations n’accordent pas la même priorité au développement des compétences en matière d’IA qu’à la formation à la conformité. Sans une main-d’œuvre qui comprend comment mettre en œuvre et utiliser efficacement l’IA, les entreprises risquent de se laisser distancer par des concurrents qui intègrent activement ces capacités. La formation à l’IA est pertinente pour le leadership, les opérations et le service à la clientèle.

Pour les dirigeants, il s’agit d’un signal clair de réévaluation des priorités. La conformité sera toujours une nécessité, mais la croissance future dépendra d’une main-d’œuvre capable d’exploiter les technologies émergentes. Les entreprises qui investissent dans la formation à l’IA auront des équipes capables de stimuler l’efficacité, l’innovation et l’avantage concurrentiel dans les années à venir.

Les entreprises réorientent leur stratégie en matière de talents vers l’apprentissage et les stages

Les stratégies de recrutement des entreprises évoluent. Un nombre croissant d’entreprises du FTSE 100 privilégient les programmes d’apprentissage par rapport aux programmes traditionnels d’études supérieures. Les chiffres confirment cette évolution : 59 % des entreprises font désormais référence aux programmes d’apprentissage, contre 48 % aux programmes d’études supérieures. Parallèlement, les programmes de stage sont devenus plus courants, passant de 19 % à 32 % au cours de la dernière décennie.

Cette tendance reflète une reconnaissance plus large du fait que le développement de la main-d’œuvre doit être plus dynamique. Les apprentissages offrent aux entreprises un moyen de développer des talents dont les compétences sont adaptées aux besoins spécifiques de l’industrie, tandis que les stages permettent aux jeunes professionnels d’acquérir une expérience pertinente. Les modèles traditionnels d’embauche de diplômés restent importants, mais les entreprises diversifient clairement leur approche pour s’assurer une réserve régulière de talents qualifiés.

Pour les dirigeants, cette évolution présente à la fois des opportunités et des défis. Investir dans l’apprentissage et les stages peut aider à combler les lacunes en matière de compétences et à attirer des talents qui correspondent mieux aux besoins évolutifs de l’entreprise. Toutefois, le succès de ces programmes dépend d’une formation et d’un mentorat structurés, garantissant que les nouveaux employés peuvent contribuer efficacement et évoluer vers de futures fonctions de direction. Les entreprises qui adoptent une approche stratégique de ces initiatives bénéficieront d’une main-d’œuvre hautement qualifiée, prête à répondre aux exigences des technologies émergentes et des transformations de l’entreprise.

Le manque d’investissement dans la formation des compétences menace l’impact de la technologie

Les entreprises investissent massivement dans la technologie, mais sans une main-d’œuvre qualifiée, la valeur de ces avancées est fortement limitée. Euan Blair, PDG de Multiverse, le dit clairement : « Les outils technologiques ne sont aussi puissants que les personnes qui les utilisent ». Pourtant, de nombreuses organisations continuent d’investir dans des solutions de pointe tout en négligeant la formation nécessaire pour que les employés puissent les utiliser efficacement. Ce décalage risque de compromettre les gains de productivité et de ralentir l’innovation.

Les données confirment cette inquiétude. L’Institute for Fiscal Studies fait état d’une baisse du nombre de jours de formation et des dépenses des employeurs pour le développement de la main-d’œuvre. Dans le même temps, les investissements mondiaux dans l’IA devraient atteindre 200 milliards de dollars, signalant un avenir où l’automatisation, l’apprentissage automatique et la prise de décision fondée sur les données domineront les industries. Les entreprises qui ne parviennent pas à doter leurs employés des compétences adéquates devront lutter pour rattraper leur retard.

Pour les dirigeants, le message est clair : il est essentiel de combler le fossé entre la technologie et le développement des compétences pour assurer une croissance durable. Investir dans des outils numériques avancés sans s’assurer que les employés peuvent en maximiser la valeur conduit à des inefficacités et à des opportunités manquées. Les entreprises qui font du développement des compétences une priorité verront leurs performances s’améliorer, leur capacité d’adaptation s’accroître et leurs investissements technologiques être mieux rentabilisés.

Principaux enseignements pour les dirigeants

  • Les dépenses technologiques dépassent les investissements dans les compétences: Les entreprises du FTSE 100 accordent la priorité à la technologie, mais seulement 7 % d’entre elles mettent l’accent sur le développement des compétences de la main-d’œuvre. Les dirigeants doivent aligner l’investissement dans les talents sur les dépenses technologiques afin de garantir l’innovation et la productivité à long terme.
  • Les budgets consacrés à la formation des travailleurs restent insuffisants: Malgré la mention de la requalification, seulement 10 % des entreprises divulguent les fonds alloués à la formation, soit une moyenne de 600 livres sterling par employé. Les dirigeants devraient réévaluer les investissements dans la formation afin de constituer une main-d’œuvre capable de tirer parti des technologies de pointe.
  • Les formations à la conformité et à l’IED dominent, les compétences en matière d’intelligence artificielle sont à la traîneLe rapport : 97% des entreprises se concentrent sur la conformité et la DEI, mais seulement 34% font référence à la formation à l’IA. Les organisations doivent élargir les stratégies de développement des compétences pour suivre les progrès de l’IA et de l’automatisation.
  • L’apprentissage et les stages gagnent du terrain: Les apprentissages sont désormais référencés par 59 % des entreprises du FTSE 100, dépassant les programmes traditionnels pour les diplômés. Les dirigeants doivent affiner les viviers de talents afin de garantir un développement ciblé des compétences en fonction des besoins de l’entreprise.
  • L’absence d’investissement dans les compétences menace le retour sur investissement de la technologie: Sans une formation suffisante, même la technologie la plus avancée sera sous-utilisée. Les entreprises qui intègrent le développement continu de la main-d’œuvre dans leur stratégie verront leurs investissements technologiques mieux rentabilisés.

Alexander Procter

mars 27, 2025

8 Min